Prix du cuivre aujourd’hui : quel est le cours actuel chez le ferrailleur face à la concurrence des matériaux de substitution ?

par | Déc 6, 2025 | Actu

Le marché du cuivre connaît une dynamique intense en 2025, avec des fluctuations qui impactent directement les professionnels de la récupération et du recyclage. Entre la demande mondiale en forte hausse et l'émergence de nouveaux matériaux concurrents, le secteur de la ferraille doit s'adapter à un environnement en constante évolution. Comprendre les mécanismes qui régissent ces variations de prix devient essentiel pour optimiser les transactions et anticiper les tendances du marché.

Analyse du cours actuel du cuivre chez les ferrailleurs en 2024

Les tarifs pratiqués par les ferrailleurs français

Les prix de rachat du cuivre varient considérablement selon la qualité et la nature du métal proposé. En 2025, le cuivre électrique dénudé de qualité supérieure, également appelé Millberry, atteint des sommets avec des tarifs oscillant entre 7,80 et 8 euros par kilogramme. Cette catégorie concerne le cuivre rigide, rouge et brillant, exempt de toute oxydation ou contamination. Les professionnels du recyclage accordent une attention particulière à cette qualité premium qui représente la référence du marché.

Le cuivre de dépose, légèrement moins valorisé, se négocie autour de 7,30 euros le kilogramme. Cette différence de prix s'explique par des caractéristiques esthétiques légèrement inférieures, bien que le métal conserve toutes ses propriétés techniques. Le cuivre mêlé, comprenant tuyaux et divers objets nettoyés de tout élément étranger, affiche un tarif similaire de 7 euros par kilogramme. Ces variations reflètent la nécessité pour les ferrailleurs d'évaluer précisément la pureté et l'état du métal avant transaction.

Les câbles électriques gainés représentent une catégorie à part, avec des prix nettement inférieurs autour de 2,40 euros le kilogramme pour les câbles électriques standards et 2 euros pour les câbles informatiques. Cette différence s'explique par la présence d'isolant en plastique qu'il faudra retirer lors du processus de recyclage. Les câbles armés ferrés sans plomb descendent à 1,30 euro le kilogramme, tandis que ceux contenant du plomb ne valent plus que 0,50 euro, illustrant l'impact des éléments indésirables sur la valorisation finale.

Comparaison entre le cours mondial et le prix de rachat local

Le London Metal Exchange constitue la référence internationale pour établir les cours du cuivre. L'unité de mesure standard utilisée sur ce marché est le dollar américain par livre, ce qui nécessite une conversion pour établir les tarifs locaux en euros par kilogramme. Les ferrailleurs français ajustent quotidiennement leurs grilles tarifaires en fonction de ces variations mondiales, en appliquant une marge qui intègre leurs coûts opérationnels et logistiques.

La fourchette de prix observée entre 8 et 10 euros par kilogramme en 2025 reflète cette connexion directe avec les marchés internationaux. Les établissements comme G2D2 à Genay près de Lyon, SAR à Saint-Denis en région parisienne, ou encore Fert Métal actualisent régulièrement leurs barèmes pour rester compétitifs tout en préservant leurs marges. Cette réactivité face aux fluctuations mondiales constitue un enjeu majeur pour maintenir l'attractivité du secteur.

Les différences de prix entre établissements s'expliquent également par les volumes traités et les services proposés. Les ferrailleurs qui assurent la collecte, proposent des locations de bennes ou pratiquent le démantèlement industriel peuvent ajuster leurs tarifs de rachat en fonction de ces prestations complémentaires. Cette approche globale permet d'optimiser la rentabilité tout en offrant un service adapté aux besoins des professionnels et des particuliers.

Les facteurs qui font varier le prix du cuivre sur le marché

L'influence de l'offre et de la demande internationale

La production mondiale de cuivre a atteint 21 550 tonnes en 2023, avec une concentration géographique marquée. Le Chili domine largement avec 5 000 milliers de tonnes produites, représentant 23,20 pour cent de la production globale. Le Pérou suit avec 2 600 milliers de tonnes soit 12,06 pour cent, tandis que le Congo contribue à hauteur de 2 500 milliers de tonnes pour 11,60 pour cent du total mondial. La Chine, malgré sa position de premier consommateur, ne produit que 1 700 milliers de tonnes, soit 7,89 pour cent de l'offre mondiale.

Cette répartition géographique crée des tensions sur le marché, notamment lorsque des événements climatiques ou politiques affectent ces zones de production. Les réserves exploitables mondiales estimées à 870 millions de tonnes garantissent une disponibilité à moyen terme, mais la demande croissante interpelle les acteurs du secteur. En effet, la consommation de cuivre a doublé en seulement 25 ans et les prévisions anticipent une augmentation de 43 pour cent d'ici 2035.

Le recyclage joue un rôle crucial dans l'équilibre du marché, avec près de 50 pour cent de la demande européenne satisfaite par cette filière. Environ 2 millions de tonnes sont récupérées annuellement à travers le monde, contribuant significativement à l'approvisionnement. Cette économie circulaire permet de réduire la pression sur les ressources naturelles tout en maintenant des prix plus stables que si le marché dépendait exclusivement de l'extraction minière.

Le rôle des événements géopolitiques et économiques

Les tensions internationales et les décisions politiques influencent considérablement les cours du cuivre. Les restrictions commerciales, les droits de douane ou les sanctions économiques peuvent perturber les chaînes d'approvisionnement et créer des déséquilibres entre l'offre et la demande. Les investisseurs scrutent également les perspectives économiques mondiales, car le cuivre est considéré comme un indicateur avancé de la santé économique globale.

Les taux d'intérêt fixés par les banques centrales constituent un autre levier d'influence majeur. Lorsque les taux augmentent, le coût du financement des stocks de métaux s'élève, ce qui peut freiner la demande et exercer une pression à la baisse sur les prix. À l'inverse, des taux bas encouragent les investissements dans les infrastructures et les projets industriels, stimulant ainsi la consommation de cuivre et poussant les cours à la hausse.

Les politiques environnementales et les engagements en faveur de la transition énergétique jouent également un rôle déterminant. Le développement des énergies renouvelables, des véhicules électriques et des réseaux électriques intelligents nécessite d'importantes quantités de cuivre en raison de ses propriétés exceptionnelles de conductivité électrique et thermique. Ces projets de long terme créent une demande structurelle qui soutient durablement les prix sur le marché international.

Matériaux de substitution : la menace pour le cuivre traditionnel

Les alternatives au cuivre dans l'industrie électrique et électronique

L'aluminium représente la principale alternative au cuivre dans de nombreuses applications électriques. Avec une conductivité électrique inférieure mais un poids nettement plus faible et un coût d'achat attractif autour de 0,75 à 1,30 euro le kilogramme selon la qualité, ce métal séduit particulièrement pour les câbles de transport d'électricité sur longues distances. Les câbles en aluminium sont désormais largement utilisés dans les réseaux de distribution, même si leur section doit être supérieure pour compenser la différence de conductivité.

Les alliages métalliques constituent une autre voie de substitution intéressante. Le laiton, alliage de cuivre et de zinc négocié entre 3,50 et 4,30 euros le kilogramme, conserve des propriétés mécaniques appréciables tout en réduisant la proportion de cuivre. Le bronze, composé de cuivre et d'étain, affiche un prix de rachat autour de 4 à 5 euros le kilogramme et trouve des applications dans des composants spécifiques où sa résistance à la corrosion fait la différence.

Les matériaux composites et les nouveaux conducteurs à base de graphène ou de nanomatériaux émergent progressivement dans certaines applications de pointe. Bien que ces technologies restent coûteuses et limitées à des niches spécifiques, elles représentent une menace potentielle à long terme pour le cuivre. L'industrie électronique explore également des solutions basées sur l'argent pour certaines applications haute performance, malgré un coût prohibitif qui limite leur déploiement massif.

L'impact de ces matériaux concurrents sur les prix de rachat

La disponibilité croissante de matériaux alternatifs crée une pression concurrentielle qui influence la dynamique des prix du cuivre. Lorsque les cours du cuivre atteignent des sommets, les industriels accélèrent leurs programmes de substitution, ce qui limite mécaniquement la hausse des prix. Cette élasticité de la demande constitue un facteur modérateur important qui empêche les envolées spéculatives excessives.

Les ferrailleurs doivent adapter leurs stratégies d'achat en tenant compte de cette diversification des métaux. Le développement du recyclage de l'aluminium, avec des prix de rachat pour les jantes atteignant 1 euro le kilogramme et l'aluminium démoli valorisé à 1,30 euro, témoigne de cette évolution. Les radiateurs mixtes cuivre-aluminium se négocient autour de 2 à 2,50 euros le kilogramme, reflétant la valorisation combinée de ces deux métaux.

Paradoxalement, la substitution partielle du cuivre dans certaines applications maintient une certaine stabilité sur le marché de la ferraille. Les volumes récupérés se diversifient avec des métaux comme l'inox négocié à 0,60 euro le kilogramme, le zinc à 1,40 euro ou le plomb autour de 1,20 euro. Cette diversification permet aux acteurs du recyclage de sécuriser leurs revenus en ne dépendant plus exclusivement des fluctuations du cours du cuivre, tout en répondant aux besoins variés de l'industrie moderne qui utilise une palette de plus en plus large de matériaux selon les contraintes techniques et économiques de chaque application.